Label : Autoproduction
Style : Indie-Hardcore/Rock/Punk
Estampillé (par lui-même) ‘brutal-rock’, le registre musical dans lequel évolue le quartet francophone Time For Energy aurait difficilement pu être plus pertinent. Fort de deux EPs (un éponyme puis ‘Waterfall’ sortis respectivement en 2012 puis 2015), le groupe a tranquillement pris le temps de confectionner dans son coin – mais non sans se roder régulièrement en live – un premier album qui condense son amour viril pour l’étreinte hardcore/punk et son appétence évidence pour un rock’n’roll à la fois burné mais habilement fuselé. Le genre de truc qui colle à la peau et qui sur scène envoie de l’énergie par wagonnets entiers.
Entre pulsions tendant vers le screamo et un solide socle rock énergique, le groupe qui porte donc plutôt bien son nom, déballe avec son ‘Gang Of Losers’ un premier opus long-format qui confirme dès les premiers titres tout le bien que l’on pouvait penser de lui après les premiers aperçus qu’il avait parsemés ci et là au cours des années passées. Un disque qui, depuis l’inaugural « Black Eye Blues » jusqu’au terminal « Tame Me Out » (la onzième et dernière piste de l’album était plus une outro qu’un véritable titre à proprement parler), sert une bonne rasade de rock punky savamment assaisonné d’influences emo/indie hardcore 90’s et metal alternatif, lesquelles transparaissent notamment sur le single « Bad Jokes Never Die » ou l’éponyme « Gang Of Losers ».
Rayon influences : on pense inévitablement à Comeback Kids et autres Norma Jean [on a vu pire dans le genre], mais le groupe sait éviter l’écueil de la redite et parvient à imprimer sa marque. A coup de rythmiques effrénées et surtout de titre dont le charisme global est inexorablement contagieux (« Exceptional »). Parce que le groupe transpire l’envie de jouer de la musique, tout simplement [mais c’est déjà pas mal et malheureusement pas toujours le cas sur la scène francophone > ça c’était pour le petit taquet gratuit]. Et de casser quelques reins aussi au passage (« Prick », « Bring Out The Flags »).
Une belle cargaisons de titres teigneux et solidement usinés (« Trucks ») que les Time For Energy expédient à la face de l’auditeur avec une sacrée envie d’en découdre, des riffs tendus et des lignes de chants qui laissent entendre que le groupe n’est pas le dernier à se jeter dans les rucks dès qu’il y a de la bagarre (« Lovebug ») : on encaisse et on valide. Ou l’inverse, c’est selon (pour ça, le groupe laisse le choix). Quoique parfois légèrement redondant, ce ‘Gang Of Losers’ n’en reste pas moins furieusement efficace et fait très clairement du bien par où il passe.
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