Label : Housecore Records
Style : Metal/Black
On ne va pas se mentir, ils ne sont pas si nombreux ceux et celles qui peuvent se targuer d’avoir eu autant de poids et d’influence sur la scène metal des vingt-cinq dernières années que ce cher Philip Hansen Anselmo. Alors certes l’homme a méchamment dérapé après une biture apparemment mémorable et si on lui pardonnera plus facilement à d’autres d’autant qu’il a fait amende honorable (oui c’était une très grosse connerie, tout a été dit sur le sujet, on ne va pas y revenir ici), l’artiste lui jouit d’un parcours quasi irréprochable.
Pantera, c’est culte et intouchable (non sérieux, on n’y touche pas déconnez pas avec ça), Down est le poids lourd de la mouvance sludge-metal/stoner et n’a pas de vrai concurrent sur la durée (ou si peu), Superjoint Ritual, c’est très costaud et le bonhomme a aussi mis initié/contribué quantité d’autres side-projects (Arson Anthem, Eibon, Southern Isolation), quand il n’a pas mis sa griffe sur les albums de quantités de groupes très respectables (Anthrax, Crowbar, Jarboe, Vision Of Disorder). Et s’il a quelque peu déçu avec sa tentative solo (Phil Anselmo and The Illegals), il est aussi aux commandes de son propre label : Housecore Records qui héberge nombre de ses projets comme d’autres groupes du calibre de Child Bite, Crowbar, EYEHATEGOD, Haarp ou Warbeast. Indispensable donc le garçon.
Fatalement, quand on a appris que tonton Phil était à l’origine d’un super-groupe (encore un oui mais avec Anselmo ça sonne pas pareil…) en compagnie de sacrés gaillards : Chase Fraser officiant d’ordinaire avec Animosity, Jesse Schobel (pareil mais chez Strong Intention), Derek Engemann, garçon-boucher au sein de Cattle Decapitation et de John Jarvis (échappé tout droit du charnier de Pig Destroyer), le tout réunis sous le pseudonyme de Scour, on s’est assis et posé religieusement un tympan sur ce nouveau projet : pour un résultat qui va chercher ses racines créatives du côté du black-metal norvégien originel des 90’s mais avec un feeling plus américain et actuel.
Par conséquent, ça joue vite et bien, ça frappe fort et dur, ça gueule bien comme il faut (« Dispatched ») mais cela n’invente strictement rien. Et si cela surfe assez clairement sur le revival black que l’on a pu observer ces dernières années, on se surprend à dire que Scour est surtout une récréation en forme de défouloir pour le père Anselmo et sa bande (« Clot », « Crooked », « Codes »). Mais ne boudons pas notre plaisir, car la dimension rock’n’roll/metal plutôt burnée de l’ensemble lui confère une bonne dose de coolitude qui ajoute un peu de sel à la brutalité de l’ensemble. Alors fatalement, comme l’ensemble fait plus que tenir la route (avec des musiciens pareils, difficile qu’il en soit autrement), le groupe parvient assez aisément à délivrer son quota de gros son qui tabasse (« Tactics », « Tear Gas ») et en met plein partout dans les écoutilles. On n’en demandait pas moins… mais peut-être un peu plus quand même…
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