Label : dEPOT214 Records
Style : Doom-Jazz/Post-Rock/Indie/Psychédélique/Néo-classique
Plus de six années après la parution de leur dernier effort discographique (‘Freaks’ en 2011, déjà chez dEPOT214), on pensait que les membres de Nox avaient décidé de mettre un terme à leur projet commun pour s’en aller voguer vers leurs autres horizons musicaux (c’est que ces gens-là ont toujours eu un agenda artistique plutôt chargé).
Catherine Graindorge, connue pour différents projets comme Monsoon, ainsi que ses collaborations avec John Parish, Hugo Race, Pascal Humbert (16 Horsepower), compose également pour le théâtre ou le cinéma et a même sorti un album solo en 2012 avec ‘The Secret Of Us All’ ; David Christophe (Audiograd, Upland) en a fait de même en 2014 avec ‘Ever’, sous le pseudo de David Lund ; et c’est en compagnie du troisième membre du groupe Elie Rabinovitch (plus discret mais pas moins occupé) que le trio, originellement baptisé Nox s’est non pas reformé mais réactivé en changeant simplement de nom pour Nile On WaX.
La formule artistique elle, n’a pas été complètement repensée, elle a évolué – dans le bon sens – et c’est avec son troisième album, ‘Bell Dogs’ sorti par le biais de leur label de toujours : dEPOT 214 Records, que le trio belge présente aujourd’hui une oeuvre à l’élégance feutrée, au raffinement gracile trouvant son espace d’expression à la croisée des sillons musicaux entre doom-jazz, post-rock, indie psychédélique et musique néo-classique.
Un album à la fois exigeant et pourtant facile d’accès, malgré un morceau d’ouverture qui dépasse allègrement les onze minutes certes, mais une première pièce qui permet une immersion totale dans l’univers – assez cinématographique – du groupe. Pour un résultat envoûtant et onirique en forme de voyage transcendental, aux séquences rythmiques délicieusement hypnotiques et parsemé d’incursions orientalisantes, conférant à l’ensemble une saisissante impression d’intemporalité.
Par la suite, le groupe raccourci quelque peu le format avec un « Liquid Birds » plus ‘classique’ dans sa forme, puis un « Nightbirds » qui respecte lui aussi les canons pré-supposés du genre (ou des genres explorés dans le cas du groupe). Mais dans l contenu, le résultat est dans la lignée de ce que proposait « Rhapsodie ». Ample et aérienne, la musique de Nile On WaX sait aussi retrouver la terre ferme où elle imprime une dynamique qui rend l’ensemble continuellement captivant, même quand il flirte un peu plus avec les rivages d’une musique plus expérimentale et donc pointue. Pourtant, le groupe sait éviter l’écueil d’un certain hermétisme (« L’Oeil Silencieux ») même si par instants, l’album nécessite un petit effort d’immersion.
La qualité est aussi à ce prix et les Belges trouvent l’équilibre quasi parfait entre exigence et ouverture, s’évitant les clichés de l’élitisme prétentieux pour donner tout le souffle que mérite cette oeuvre ambitieuse (« Pixelated Dreams »), peu conventionnelle et fascinante.
Surtout quand le groupe refait le coup du morceau d’ouverture de l’album en livrant en guise de point d’orgue un morceau-titre de près de douze minutes et vingt-secondes (dix-neuf exactement) d’un nouvelle odyssée musicale, qui une nouvelle fois, emporte l’auditoire vers des contrées où l’esthétique sonore vient se lover dans des orchestrations évoluant aux frontières de la musique progressive moderne. Impossible dès lors de ne pas se laisser envoûter.
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