Formation originaire de Metz mais extrêmement discrète et jouissant d’une petite aura de « culte » – autant du fait de sa rareté (ses membres étant par ailleurs impliqués dans divers projets dont King Kong Was A Cat ou MWTE notamment) que de son talent intrinsèque – melatonine, soit le plus américain des groupes français œuvrant dans cette mouvance musicale, s’est offert au cours de l’hiver 2018/2019 un petit retour surprise avec un album que l’on n’attendait pas (ou plus…) forcément, mettant par la même occasion un terme à douze longues années de silence discographique.
Le trio frenchy et son post-rock très 90’s mais pas que – on trouve dans sa musique des éléments plus noise et indie-rock tantôt bruitistes, tantôt hypnotiques, souvent distordus, renvoyant clairement au background du groupe, clairement influencé par Slint, les Pixies et Sonic Youth sans oublier d’évoquer la scène rock de Washington et tous les groupes gravitant autour du mythique label Dischord – a ainsi livré, de manière relativement confidentielle, avec un tout nouvel opus long-format intitulé ‘Stances’ et sorti en CD & Digital chez We Are Unique Records (B R OAD WAY).
Un quatrième disque en quasi deux décennies de carrière (il fait suite à un album inaugural éponyme sorti en 2000 puis à ‘Les environnements principaux’ paru en 2003 et Décembre est un Samedi‘ débarqué quatre ans plus tard) avec cet effort composé de 7 nouveaux titres pour un résultat final que le groupe a voulu en deux mouvements. Le premier est constitué de 5 titres pour 23 minutes, où l’on retrouve toute la capacité du groupe à résumer en plus ou moins 5 minutes chrono toutes les nuances du post-rock, le second, tient en deux pistes pour 26 minutes de musique pour laquelle le groupe s’élève au dessus du sol, s’affranchit de l’apesanteur et de toute référence pour emmener l’auditeur dans un voyage sonique qui ne laisse pas indemne
Masterisé par l’immense Bob Weston (Shellac entre autres), ‘Stances’ est depuis le mois de février disponible en versions physiques et/ou numériques par ici mais également en écoute intégrale sur toutes les plateformes numériques qui ne rémunèrent pas correctement les artistes ; mais pas Bandcamp du coup (et c’est con).
[Photo d’illustration © Alexandre Oury]