Label : Basement Apes Industries //GRAINS OF SAND RECORDS // DON’T TRUST THE HYPE recordz .
Style : Hardcore’n’Roll
Quatrième album en quasiment quinze années passées à ferrailler dans le hard pour les nordistes de General Lee. Lesquels ont pour mémoire commencé par le postcore lourd et déchirant (cf : ‘Hannibal Ad Portas’ puis ‘Roads’) pour lentement mais inexorablement – en gros à partir de l’album ‘Raiders of the Evil Eye’ – se transformer et désormais verser dans un hardcore’n’roll puissamment frondeur et sauvagement abrasif. Le genre qui fait sévèrement du bien par où ça passe.
Et si on se posait des questions sur ce que le groupe allait nous réserver avec ce ‘Knives Out, Everybody!’, la réponse ne va pas tarder à fuser : « Fuel Injected Suicide Machine » fait vrombir le moteur et dès les premières secondes fumer le carburateur. Attaques foudroyantes, agression à l’aveugle, les General Lee tapent dedans et foncent dans le tas avec une énergie aussi démente que furieusement contaminatrice. Le rythme est d’entrée de jeu d’une incroyable intensité et les compteurs virent au rouge écarlate avant même la fin de ce premier titre, brûlant comme l’enfer.
Une claque pour commencer. Neuf autres déflagrations hardcore‘n’roll brutales et sans concession pour réduire l’ennemi en un tas de cendre. Le General a faim, il a la rage chevillée au corps et « The beast inside » ou « The nameless six » ne font que confirmer la tonalité générale. Avec ‘Knives Out, Everybody’, le groupe a décidé de hausser le ton, de donner dans le hard bien méchant. On a toujours ces références bien marquées au cinéma bis et aux séries B voire Z de premier choix (en témoigne notamment l’artwork particulièrement gratiné), mais cette fois, les Frenchies ont vraiment mis la barre très haut en terme d’efficacité. Sauvage.
Pas un instant de répit : ça joue vite, ça joue fort, très fort et ça fait mal. Et quand le groupe ralenti quelques instants le tempo, c’est d’une part pour en remettre une couche derrière, d’autre part pour muscler encore un peu plus son propos (« The conqueror worm »). Hardcore, punk, grind, le tout passé à la moulinette sévèrement rock’n’roll (l’imparable « Hellbound on VHS »…), les General Lee se font plaisir et l’auditeur avec en multipliant les références jouissives (« Sergio Leone built my Hotrod ») sans jamais retenir ses accélérations empreintes de férocité subversive.
Très grosse fessée dans un genre souvent emprunté par des musiciens qui n’ont pas la pleine maîtrise de leur sujet ‘Knives Out, Everybody’ est (malgré un léger coup moins bien avec « Satanico Pandemonium ») une correction assénée avec une maestria formelle de tous les instants et une sacrée envie de tout démolir sur son passage (« Black samurai », « Letter of Aaron Kaminski from Hell » ou l’inattendu « Night chaser ») et une belle petite dose de cool qui donne ce petit supplément de saveur à un menu qui n’en manquait déjà pas vraiment. Magistral oui clairement. Viscéral surtout.