Label : Hellbound RecordsThroatruiner Records

Style : Blackened Sludge/Doom/Hardcore

Création du groupe fin 2011, entrée en studio courant avril 2012, sortie au mois de juin suivant et roulez jeunesse. Ça, on ne pourra pas dire que les Cowards auront lambiné en chemin au moment de coucher sur vinyle ce premier album : ‘Shooting blanks and pills’, paru conjointement en LP, CD et digital (à prix libre) et avec deux visuels différents signés Fortifem chez Hellbound Records (Colossus of Destiny) et Throatruiner Records (As We Draw, Birds In Row, Plebeian Grandstand…).

Et dans le même temps : composé de musiciens ayant variablement évolué (ou ferraillant encore) au sein de COD, Dacast, Death Mercedes, Eibon, Hangman’s Chair ou Sickbag, voici un collectif dont les membres sont plutôt du genre rompus à l’exercice du studio, comme à celui du blackened hardcore/sludge qu’ils envoient présentement (et bien furieusement) dans les conduits auditifs.

Six balles dans le barillet, une demi-douzaine de titres aux ambiances moites et aux assauts instrumentaux barbares empreints d’une frénésie quasi inhumaine (« Hoarse from the get go »), des riffs carnassiers sauvagement encastrés dans les enceintes et une grosse puissance de feu qui ravagent les tympans, fatalement, le menu n’est pas à mettre entre n’importe quelles mains. Et « Last card » est de fait de ces condensés d’hyper-violence qu’affectionnent tout particulièrement nombre de leurs voisins de label, si bien qu’il permet au groupe d’asseoir un peu plus sa domination sur la psyché d’un auditeur de toutes les façons piégé par la furie aliénante du truc ici proposé par les parisiens.

Le concept donc : une bande de zikos qui bucheronnent depuis pas mal d’années dans le milieu et qui, une fois réunis au Studio Sainte Marthe parisien (Dysfunctional By Choice, Revok, Seeds from the Geisha, The Arrs…) ont su additionner leurs talents pour donner naissance à un bestiaire hardcore/sludge au sein duquel « Scarce », rampant et addictif à souhait, sonne comme le climax définitif d’un ‘Shooting blanks and pills’ peu avare en déferlements de violence pure. N’en déplaise aux intégristes du DIY, on peut du reste rester droit dans ses bottes et sonner lourd, puissant, ravageur, surtout quand les compos s’y prêtent et que l’envie d’envoyer du décibel au concassage systématique se fait ressentir au plus profond des tripes.

Et dans le genre, « Vice & hate » est certainement la démonstration de force qu’il fallait pour calmer les esprits chagrins. Rugueuse, possédée, exaltée dans son expression de haine viscérale éructée à la face des ultimes survivants du passage des premiers titres. On l’a compris, c’est à l’image et l’ambiance de son visuel que le groupe commet ses attentats auditifs, entre noirceur palpable et disto acrimonieuse, comme une plongée en apnée dans un univers vicié et habité par le malsain. Un « Arrogant, unseen » éclair et brutal plus tard, voici que les Cowards en terminent avec ce premier album sur ce « Grand failure » gorgé de sludge/doom nauséeux et prégnant ; l’ultime forme de ce terrorisme bilieux servi brûlant par des guerilleros qui ont décidément mis les c… sur la console de mixage avant de martyriser leurs instruments jusqu’au sang.

En clair ? Définitivement sans concession.

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A propos de l'auteur

Big boss/grand-mamamushi, God(e) ceinture et mite en pull-over. (je fais aussi le café et les photocopies)

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