Label : Sargent House
Style : Rock/Noise/J-Pop/Doom/Stoner
Pas moins de trois albums studio (‘New album’, ‘Heavy rocks’ et ‘Attention please’) tous bien différents, livrés pour la seule année 2011, voilà qui laissait légitimement supposer que les Japonais de Boris allaient finir par baisser un peu le pied niveau productivité. Et ce fut le cas, en 2012, pendant laquelle le groupe ne sorti rien de significatif avant de remettre les gaz en douceur un an plus tard avec le très confidentiel (‘Präparat’). Mais déjà on savait à l’époque que les nippons ne pourraient se retenir bien longtemps avant de repartir au turbin et pour enchaîner les disques. Et ce fut le cas : d’abord avec ‘Noise’ (qui nous occupe présentement et paru en 2014) puis trois nouvelles productions pour la seule année 2015 (‘Urban dance’, ‘Warpath’ et ‘Asia’). Stakhanovisme quand tu nous tient.
‘Noise’ donc, un dix-neuvième album studio sorti par le biais du toujours recommandable Sargent House (And So I Watch You From Afar, Deafheaven, Marriages, Russian Circles..), qui fatalement annonce la couleur : bien noisy. Mais ici conjuguée à une flagrance pop survoltée (l’effervescent « Melody ») dopée par quelques accents stoner sauvages et électriques qui font leur petit effet. Le résultat est d’une efficacité imparable, alors les nippons enchaînent sans ciller avec une seconde fournée qui mixe étonnamment noise, J-pop et stoner-rock pour un cocktail sonore explosif et fuselé ( »Vanilla »). Il faut aimer le mélange un peu iconoclaste des genres mais force est de constater que les Boris font cela si bien qu’au final, le résultat se laisse dévorer avec plaisir, notamment au détour de quelques lignes de grattes nucléaires.
Entrecoupé par la ballade lunaire et fantomatique (« Ghost of romance ») avant la reprise des hostilités avec le mur post-noise « Heavy noise », lourd, habité et obsédant, l’album continue de surprendre : entre le très pop et bondissant « Taiyo No Baka » et un « Angel »-fleuve s’étendant quelques 18’41 (oui plus de dix-huit minutes vous avez bien lu) d’ambient-rock – un peu trop – languissant et minimaliste mais pas que. Car à savoir tout faire, les Boris peuvent ainsi composer des morceaux qui ne ressemblent qu’à eux, entre noise-rock furieux, ambient-shoegaze métallisé, cold-wave, pop incandescente légèrement clichée…
Difficile de ne pas se perdre dans tout cela mais avec ces trois-là, la sauce, bien que relevée parvient à prendre régulièrement (« Quicksilver », « Siesta »). Puis au moins, cela sort des sentiers battus et d’une musique toujours plus calibrée par les maisons de disques, même soit-disant indépendantes.
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