Label : Avenue Thurel

Style : Smashbros-Chaos Rock/Mathcore/Metal

Au-delà d’un patronyme soigneusement décalé, d’un titre d’EP tout aussi second degré et d’une esthétique de série B furieusement décomplexée (et ça, c’est sans avoir lu les titres des morceaux encore, mais ça va venir), les Dead Kiwis déboulent les crocs acérés dans les enceintes armés d’un ‘Karate Karnage’ haut en couleurs et sérieusement chargés en décibels joyeusement concassés. Le tout est estampillé ‘smash-bros’ chaos-rock/mathcore et comme sa propre définition l’indique si peu subtilement : est annonciateur d’un joli bordel sonore (dé)organisé.

Démonstration par l’absurde (ou pas) dès les premières instants avec l’inaugural « Cosmik dementia karate karnage » (déjà rien que le nom…) qui vient cracher à la face de l’auditoire sa rage brute et sa furieux incandescente, le tout en moins de deux petites minutes qui remettent les cervicales en place. Surtout avant de se laisser aller à expédier un « Satan666 » encore plus court (moins d’une minute et trente secondes cette fois), mais deux fois plus cinglant et corrosif. Parce qu’avec Dead Kiwis, il n’est pas du tout nécessaire que cela dure très longtemps pour que l’on prenne très cher. D’un strict point de vue auditif s’entend (« Black Donuts »).

Surtout que le groupe accélère un peu, pousse les compteurs dans le rouge en se plaisant à augmenter sa cadence de frappe. Le résultat a pour nom « Where is that God Damn Dragon I’ll slay this motherfucker » et s’offre un joli rollercoaster mathcore des familles qui dérouille et envoie du gros bois fracasser les amplis. Et si le groupe cadenasse ainsi son sujet, c’est parce qu’il le maîtrise et n’est pas là (ou pas seulement) pour faire marrer son monde = il est aussi venu (et n’a pour le coup pas fait le voyage pour rien), asséner une grosse dégelée à la concurrence. Ce que vient confirmer un « Flamingos » parfaitement usiné, avec au passage un zeste de rock’n’roll aussi outrageusement groovy que foncièrement burné.

Les Dead Kiwis font à peu près ce qu’ils veulent sur ce ‘Karate Karnage’, on peut être sûr que la recette fonctionnera parfaitement, comme quand les gaziers sont en roue libre sur un « Flying Fire Tigers » qui complique un peu sa formule et en fout partout rayon riffing et gangvocals gueulards et ravageurs. Mais ça, c’était avant… que le groupe ne vienne parachever son œuvre avec un « Chuck Norris » (pourquoi ne sommes-nous même plus étonnés ?) qui vient coller les dernières avoines avec un sens plutôt aiguisé de la dérision, de la finesse et de la bestialité charnelle ; toujours d’un strict point de vue sonore bien entendu. On valide et plutôt deux fois qu’une.

Si tu es du genre inconditionnel des Converge, Dillinger Escape Plan, Every Time I Die, Norma Jean et autres The Armed ou The Chariot, fonce. Si non, bon, tu peux aussi mais tu risques quand même d’en sortir en ayant un peu mal aux cheveux.

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A propos de l'auteur

Big boss/grand-mamamushi, God(e) ceinture et mite en pull-over. (je fais aussi le café et les photocopies)

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