Label : Prosthetic Records
Style : Hardcore/Crust/Sludge/Metal
Ils ont remis ça. Deux grosses années après le punitif ‘Blissfucker’ déjà paru chez Prosthetic Records, les terreurs du hardcore/crust/punk/sludge/metal/grind (si on en oublie vous en rajoutez pour nous d’accord ?) Trap Them ont donc récidivé au rayon ‘gros hard qui tâche et en fout partout’ avec ‘Crown Feral’ qui, vue que rien ne change avec eux sort toujours par le biais de la même crèmerie. Pour un résultat encore une fois produit par l’incontournable Kurt Ballou aka ‘je produis la moitié du hard américain actuel, mais pas que’ (Converge, Cave In, Coliseum, Code Orange, Modern Life Is War, Old Man Gloom etc…), foutrement ravageur et d’une implacable efficacité. Normal, c’est ce qui était prévu à la base.
Parce qu’on prévient d’entrée les âmes chagrines : le Trap Them ‘cuvée 2016’ fait du… bah Trap Them pur jus. Sans aucune surprise mais avec une énergie stéroïdée de brutasses enfiévrées, quelques torrents de riffs acérés, une section rythmique qui marteau-pilonne à l’envie et un vocaliste un peu fou (le genre de mec à ne pas interrompre un concert malgré les deux pieds fracturés suite à un saut très mal réceptionné) qui s’époumone jusqu’à ce que mort s’ensuive. Le type étant solide, on se rassure, ce n’est à priori pas pour tout de suite (la preuve la tournée n’a même pas été impactée par l’incident). Toujours est-t-il que dès l’ouverture des hostilités, le groupe avoine sec. Oui comme à son habitude.
« Kindred Dirt » met en route, « Hellionaires » embraye derrière. C’est rugueux, bestial, clinique aussi un peu, sévèrement testostéroné surtout et on prend donc en travers de la gueule ce qu’on était clairement venu chercher. Une bonne dose de hard, un peu gras, clairement dopé aux hormones de croissance et à la puissance d’impact bien burnée. Virils mais corrects, les gaziers foncent dans le tas plein gaz (« Prodigala ») et tapent constamment dans le mille (« Luster pendulums »). Alors certes, c’est répétitif à la longue peut-être, mais de temps à autre, juste pour se défouler, ‘Crown Feral’ fait clairement beaucoup de bien par où ça passe. Entre son riffing ‘sulfateuse’ et ses tempi forcenés, une furieuse envie d’en découdre et un charisme de cochon, le groupe fait plus que le boulot.
Soit démolir des cloisons auditives (« Malengines here, where they should be » et « Speak Nigh »), griller quelques neurones à coups de bombardements sludge vs hardcore/crust des familles (« Twitching in the Auras ») et pulvériser les restes à coups de masse (« Revival Spines », « Stray Of The Tongue ») pour ensuite effacer les traces au lance-flammes (« Phantom Air »). Guerrier, oui. Bourrin aussi, très clairement, mais également parfaitement produit pour donner l’effet qu’il fallait. Merci tonton Ballou du coup. Bon par contre, on l’a bien compris : pour la finesse par contre, on repassera.
Parfait quand tu dois recourir aux services d’une bonne entreprise de démolition sonore pour emmerder ton voisin (effet garanti). Un peu moins bien si tu avais prévu d’endormir bébé.