Label : Division Records

Style : Noise(core)/Indie/Grunge/Powerwave/Slowcore

A la croisée des micro-sillons entre noise-rock sensorielle, indie-grunge électrisant, powerwave immersive et slowcore velouté, portée par le charisme incandescent de sa frontwoman/architecte/tête pensante Saskia Fuertes (The Chikitas), KØDE prône dans sa musique la liberté sexuelle, harangue les esprits chagrins et bouscule le puritanisme tout en puissance évocatrice et élégance gracile. Car il n’y a jamais de vulgarité dans la démarche – éthique – de ce groupe/collectif suisse pas tout à fait comme les autres et son premier album ‘Discrète Transformation’ en est la plus éclatante démonstration.

Rock, lascif mais frontal dans ses élans les plus passionnés (le single « Héloïse », « On Your Side »), plus (dream)pop et sensuel quand il reprend son calme (« Stars »), le groupe qui se revendique comme une déferlante powerwave slowcore aux personnalités multiples née du chaos, a des choses à dire et le fait habilement. Evitant de noyer son message dans les clichés, il propose avant tout de la musique. Et celle-ci ne souffre d’aucune contestation, étouffant toute velléité critique à coup de riffs brûlant (« Time ») comme de groove chaloupé avec son hymne libertarien qu’est « Small Little Pieces ».

Quelque part entre Chelsea Wolfe, Hole, PJ Harvey et The Dead Weather, habillé par une esthétique sonore au sex-appeal contagieux, des lignes de basse envoûtantes et des rythmiques percussives aux dangereuses tendances addictives, KØDE se déchiffre [oui bon… on fait ce que l’on peut] sans effort, juste en s’immergeant dans les paroles, reflétant des combats « intimes et profonds » pour reprendre les propres termes du groupe. Le résultat – au passage usiné du côté du Studio Mécanique de Julien Fehlmann (COILGUNS, Dirge, Unfold, Kehlvin…) – n’en est que plus gratifiant pour l’auditeur qui s’offre ici une véritable double expérience : émotionnelle et intellectuelle (« Let It Go », « Kanzeon »).

 

Il y a quelque chose de touchant dans l’énergie déployée par le groupe pour se mettre à nu tout au long des dix titres que compte cette ‘Discrète Transformation’, discrète peut-être, mais pourtant particulièrement marquante. Tant dans les mélodies abrasives et virevoltantes d’un « Fire » que dans les expressions plus feutrées d’un « Water » au magnétisme terriblement immersif. Ce avant de conclure avec « Pointless Fights Are Colors » qui conforme tout ce que l’on pensait à la suite des neufs premières pistes, à savoir que KØDE est ici parvenu à écrire un album sur lequel on reconnaît aisément sa griffe musicale tout en parvenant à se renouveler constamment. Voilà assurément la marque de ceux qui savent maturer leur œuvre afin de leur donner toute sa force lorsqu’elle vient au monde. Respect.

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A propos de l'auteur

Big boss/grand-mamamushi, God(e) ceinture et mite en pull-over. (je fais aussi le café et les photocopies)

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