Label : Neurot Recordings
Style : Ambient/Drone/Doom/Industriel/Expérimental
Quand Scott Kelly ne ferraille pas avec ses ‘frères d’armes’ chez l’incontournable référence Neurosis, il contribue activement au ‘super-groupe’ Corrections House ou sort des disques solo (il a également participé par le passé à des projets aussi ambitieux que Tribes Of Neurot ou Shrinebuilder). Alors forcément, avec tout ça et entre deux tournées, on pourrait légitimement penser que le garçon se repose. Sauf que non, il fait de la musique avec son acolyte de Corrections House, Sanford Parker (Buried At Sea, Minsk, etc…) pour un projet baptisé Mirrors For Psychic Warfare.
Lequel – après avoir livré un EP 7’’ intitulé ‘The Oracles Hex’ courant 2015 via le label My Proud Mountain (sorte de branche européenne de Neurot Recordings, le label fondé et géré par les membres de Neurosis), passe au long-format avec un disque éponyme sorti chez… Neurot (logique) et se présentant comme le plus expérimental des travaux récents de Scott Kelly et de son co-conspirateurs : car ‘Mirrors For Psychic Warfare’ est un disque évoluant dans des sphères ambient-folk/doom-rock/électronique et expérimentales qui vrillent les tympans dès les premiers instants et sa plongée sans filin dans l’inaugural… « Oracles Hex ».
Une première piste assez difficile d’accès dans son approche sonore assez frontale et sans concession, le duo a décidé de malmener l’auditeur d’entrée de jeu puis de continuer à le surprendre avec « A thorn to see » et son quasi quart d’heure tout aussi exigeant que son prédécesseur, même si différent, car moins agressif mais plus noise, rampant et insidieux. Un modèle de musique expérimentale exigeante et qui marque les esprits par sa radicalité de façade comme sa profondeur ambient drone bruitiste qui se dévoile progressivement dans la suite de l’album (« CNN WTZ »)
Un peu hermétique néanmoins, ‘Mirrors For Psychic Warfare’ parvient à captiver en se renouvelant en permanence, en ne proposant jamais deux fois de suite le même exercice de style, en témoigne ce vénéneux « I’ll try you all » s’enfonçant lentement mais sûrement dans des abîmes sonores aux textures oppressives et atmosphères torturées. L’album ne respire pas vraiment la joie de vivre et plutôt que d’aérer réellement son propos sur le cinquième et dernier titre qui vient le refermer (« 43 »), continue de sursaturer l’atmosphère avec son ambient indus clinique effleurant l’invisible.
A réserver aux tympans avertis…
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