Label : Autoproduction
Style : Doom/Stoner/Heavy/Rock
Quasi deux ans jour pour jour après un déjà bien solide ‘Climbing the Colossus’, les doomsters Polonais de Sunnata sont de retour aux affaires avec un deuxième album long-format intitulé ‘Zorya’, comme son prédécesseur doté d’une esthétique visuelle pour le moins soignée. D’où l’intérêt également d’être un fétichiste de l’objet physique, en matière de musique s’entend, mais ça c’est déjà une autre histoire… même si dans le cas présent, ce nouvel opus est déjà classe avant même que l’on ait eu à le mettre dans le mange-disque. Et c’est aussi ça le petit plus qui peut faire la différence.
Sauf que les natifs de Varsovie n’avaient même pas besoin de ça pour convaincre et, dès les premiers riffs de l’odyssée sonore qu’est « Beasts of prey », démontrent tout l’intérêt de leur démarche stoner/desert-rock psychédélique vs heavy-doom rituel ici particulièrement inspirée. Quasi 12 minutes de rock tantôt lourd, tantôt spatial, invitant à son chevet les maîtres spirituels du stoner chamanique aux effluves doom particulièrement obsédantes. Une sorte de rock halluciné aux atmosphères psychotropes (l’éponyme « Zorya ») et à la disto’ s’écoulant par hectolitres sur les enceintes alors que le groupe impose sa griffe sonore particulièrement immersive.
Laquelle se révèle comme étant particulièrement portée sur les ambiances hypnotique comme le riffing pesant et magnétique, et de facto emporte l’auditeur avec lui dans cette véritable transe méditative qui est le c(h)oeur de ce ‘Zorya’. Un album de rock lourd qui erre – l’esprit particulièrement embrumé – à travers le désert et les ombres fugitives d’une musique qui se veut à la fois assez balisée mais paradoxalement bien aventureuse. Sans doute aussi par le groupe ne se limite jamais à ce qu’il sait faire (ou déjà proposé par le passé) pour invariablement déborder du cadre et nous emmener avec lui au-delà de ses propres frontières créatives (« Long gone »).
Parce que ce stoner/doom/rock là se doit d’être chez les Sunnata – par essence – assez organique, on retrouve chez le groupe une démarche quasi progressive alors que les textures s’éloignent assez étonnamment du code source des genre évoqués ci-dessus, entre sonorités orientalisantes et véritable bulldozer power-rock porté par un charisme vocal incandescent. Et si le propos est régulièrement plutôt bien musclé, ne serait-ce que lorsque les Polonais conjuguent puissance et lourdeur à tous les temps (« Again and against »), cela ne les empêchent aucunement – on l’a compris – de proposer une musique qui sort régulièrement des sentiers battus pour révéler une personnalité artistique propre (« New horizon »).
Pour un résultat d’une richesse surprenante doublée d’une efficacité redoutable. Puis en plus, on le redit mais l’objet est quand même bien classe…
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