Label : Atypeek Music // Dullest Records // Nooirax Producciones // Vox Project // WOOAAARGH!
Style : Indie/Post-Noisecore/Rock/Math-Krautrock alternatif
Après avoir passé 7 ans sur les routes d’Europe à peaufiner leur style dans l’exercice exigeant du duo et au passage quelques EPs sortis sur Bandcamp, les Frenchies de MILKILO ont profité de l’année 2017 pour fixer leur vision d’une noise âpre, subversive et électrisante sur un premier album long-format, intitulé ‘ATLAS’ et sorti, conjointement et dans de très belles éditions CD et LP, par le biais des labels Atypeek Music (A Shape, Lynhood, Membrane, Stoned Diplodocus, etc.), Dullest Records (Rorcal…), Nooirax Producciones, Vox Project (Ingrina, The Canyon Observer) – label fondé par l’un des membres du groupe – et WOOAAARGH! (Ilenkus, Kollapse, Yurodivy…).
Plus et construit que sur leurs opus précédents, ‘Atlas’ ne délaisse pas pour autant les accès de rage qui ont fait la – flatteuse mais méritée – réputation scénique du projet. Pour le plaisir du jeu avant tout, Milkilo continue de détourner les styles, de se nourrir des scènes que l’on dit “alternatives” et que l’on se plait à étiqueter à grand renfort de tirets : post-noise-core-rock-math-kraut-rock alternatif. Et sinon musicalement, dans les faits, derrière les effets d’annonce, cela donne quoi une fois passé l’introductif et supranoisy « ATLEAST » ? Et bien « CARAVELLES ». Soit une mise en route puissamment addictif jouant sur la répétitivité de ses motifs pour mieux imprimer sa marque dans la chair, à coup de riffs vénéneux et de groove nucléaire : en clair une première démonstration de force du groupe. Qui en appelle d’autres.
La preuve dès le morceau suivant : l’imparable « VODA » et son gimmick rock foudroyant qui – en guise d’hommage au nom du groupe – envoie du cool au kilotonne. Du riff aussi. Et de l’efficacité par palettes entières surtout. Histoire en gros de démontrer que Milkilo en a vraiment sous la pédale et ne compte pas s’arrêter en chemin, empilant les torpilles supersoniques comme d’autres enfilent les perles. Même quand il s’offre une petite respiration avec un nouvel interlude (« ATHOME ») – l’album en contenant au final pas moins de quatre – pour mieux enchaîner directement en embrayant avec un « KAMET » monstrueusement addictif puis un « STYX » certes moins frontal que ces prédécesseurs, mais au final pas moins foudroyant : juste plus insidieux.
On a beau commencer à savoir à quelle sauce on va être dévoré, le groupe réussit à continuellement nous surprendre, tout en cannibalisant la platine, sans laisser une petite miette à la concurrence (ni à la critique du reste). Si bien qu’après un nouvel interlude – qui au passage ne brise en rien le rythme de l’album – au contraire, les Frenchies en remettent une grosse couche avec l’intense « COMA CLUSTER », avant de terminer le travail sur un « MEMOIRES » au départ sentencieux, mais s’offrant ensuite un climax noisecore écorché vif prolongé naturellement par l’éponyme « ATLAST », point d’orgue d’un album majuscule, modèle d’hybridation racée et de maestria formelle mise au service d’une ambition parfaitement assumée.
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