Label : Harm Reduction Records
Style : Hardcore/Punk/Metal
On ne va pas se mentir, Eternal Sleep n’est pas vraiment le plus connu de ces groupes qui ferraillent depuis une petite dizaine d’années (souvent moins) sur le terrain du renouveau hardcore (punk) métallique aux orientations divers mais toujours très indépendant, un peu dans la veine de ce que propose depuis un certain temps l’écurie Deathwish Inc., laquelle se sert de la locomotive Converge pour entraîner derrière elle des formations du calibre de Code Orange Kids, Birds In Row, Touché Amoré, Loma Prieta, Harm’s Way ou Oathbreaker. Le lien avec Eternal Sleep qui n’est aucunement signé sur la structure co-piloté par Jacob Bannon de… Converge ? Harm Reduction Records.
Un label encore assez jeune mais déjà derrière des groupes comme Drown, Purge ou Pulled Under, fondé par le duo Jami Morgan et Patrick Kindlon, poussé et distribué par Deathwish Inc.. Et pour cause, les deux hommes sont également membres de deux groupes du label : Code Orange Kids pour le premier, Self Defense Family pour le second. Tout le monde se retrouve donc et notamment Eternal Sleep qui au milieu de l’histoire débarque avec sous le bras un nouvel EP (leur quatrième mais ils n’ont apparemment pas trop envie de passer à l’étape de l’album long-format) intitulé ‘Belief in the truth on nothing’. Rien que le titre annonce déjà une couleur à laquelle les trois titres qui le composent vont rapidement donner un éclat tout particulier.
Car Eternal Sleep donne dans le hardcore-punk très métallique puisant ses racines dans un gros hard 90’s bien puissant à la Entombed pour le structuré de manière plus moderne et offrir un résultat qui envoie les riffs au crash-test dans les enceintes avec une efficacité certaine. Que ce soit avec le musculeux « Pyramids » chargé de lancer les hostilités ou le non moins belliqueux « Mirror », le ton est dès les premiers instants à l’affrontement dont on ne ressort pas indemne. Les guitares sonnent particulièrement bien, la basse fait vibrer les murs et le démolisseur de fûts s’acquitte de sa tâche le plus consciensieusement du monde. Quant au vocaliste chargé de beugler dans le micro pour parachever le travail, il fait preuve d’un engagement total bien aidé par un charisme de bûcheron. On valide donc mais on encaisse surtout.
Si les deux premiers morceaux de l’EP avaient clairement imposé Eternal Sleep comme un groupe de cogneurs, durs sur l’homme et adeptes d’une virilité sonore qui n’est plus à démontrer – pour info, deux des quatre membres avaient déjà oeuvré dans Deathright par le passé et pour ceux qui ne connaissent pas, les gaziers n’étaient pas spécialement des poètes dans leur genre – le troisième et dernier, « Old friends », finit le travail mais alors bien comme il faut. Toujours aussi massif et peu porté sur la douceur, le groupe défonce une dernière fois les cloisons auditives, certes sans rien inventer ni révolutionner dans le genre, mais en proposant sa vision d’un hardcore résolument frondeur, classieux mais aussi intègre que sévèrement burné.