Label : Désertion Records // Dingleberry Records & Distribution // Unlock Yourself Records // Voice Of The Unheard,
Style : Hardcore/Rock/Screamo/Punk
Ils avaient fait leurs débuts au printemps 2013 avec une démo digitale baptisée ‘Weight of Past’ en ferraillant à l’époque dans un registre post-hardcore/screamo lourd et plutôt incisif même si manquant alors un peu de personnalité, avant de faire évoluer leur musique dans quelque chose se rapprochant plus clairement de la mouvance hardcore/rock avec le solide EP ‘Never Fall Down’ sorti quelques mois plus tard, mais la même année. On ne pouvait pas les rater, les PAST avaient tout du groupe à suivre de très près. A raison.
Quasi deux ans et demi plus tard, les Bordelais achèvent leur mue artistique au moment de livrer leur tout premier album long-format ‘Cliffhanger’ sorti par le biais d’une petite flopée d’excellents et indispensables petits labels indé parmi lesquels on retrouve quelques noms connus dont le prolifique Dingleberry Records (Contwig, Black Code, The Prestige, Zeit entre autres) ou le toujours très fin Voice Of The Unheard (Another Five Minutes, Fall Of Messiah, Winter Dust…). Un disque à l’esthétique visuelle soignée (ce qui ne gâche rien), produit par l’incontournable Amaury Sauvé au sein du studio The Apiary (As We Draw, Birds In Row, Plebeian Grandstand, The Prestige…, excusez du peu) et qui dès sa mise en route, démoli la concurrence hexagonale.
Titres courts qui claquent dans les enceintes, riffing acéré comme une lame de rasoir et engagement total, le groupe imprime un tempo particulièrement soutenu et, entre harangue hardcore et effusions rock/punk salvatrices, met tout le monde d’accord. Une efficacité des plus foudroyantes, une maîtrise absolue son sujet, PAST frappe fort (« Spring »), enchaîne les uppercuts sonores (« Once again », l’éponyme « Cliffhanger ») et ne se cache jamais lorsqu’il s’agit de mettre ses tripes sur la console de mix. Si bien que malgré quelques petites imperfections vocales sur un ou deux titres, la suite délivre son quota d’émotions déchirées et de violence abrupte.
Le trio sait aussi ralentir la mécanique afin de ménager ses effets (« Drawn by feet »), instaurant ainsi des atmosphères à la fois élégantes, incandescentes et raffinées, toutes en éruptions hardcore qui collent à la peau avant de lâcher les chevaux le temps de titres comme « Rumble », « Doormat » ou « Deserter ». Car entre cadences effrénées et furie ouvertement décomplexée, les PAST alignent les torpilles supersoniques sur la platine et les font défiler en braquant l’auditeur, ce sans jamais donner l’impression de se fatiguer ni encore moins de se répéter. Alors certes, l’ensemble n’est peu-être pas d’une originalité folle (difficile dans ce registre musical particulièrement occupé par quantités de groupes) mais cela fonctionne de la première seconde jusqu’à la dernière respiration, d’autant que le tracklisting est intelligent et que l’album multiplie les ruptures de tons comme de rythmes afin de constamment maintenir notre attention.
Si bien qu’au final ce ‘Cliffhanger’ se dévore d’une traite et alors que l’on approche de sa conclusion, nous offre une petite respiration avec un « Interlude », avant de voir le groupe jeter ses dernières forces dans un furieux corps à corps screamo/HxC avec son auditoire et une ultime volée de titres toujours sans concession (« The Priest », « Disillusioned Child »). Ce avant de boucler la boucle avec « Troth » et toujours cette efficacité brute chevillée au corps, bien aidé en cela par un charisme évident et un rendu sonore particulièrement bien mis en valeur. Et pour cause, outre l’enregistrement au studio The Apiary (cf : plus haut), le mixage a été réalisé par Nick Zampiello au New Alliance East (Converge, Gaza, Knut etc…)
