Label : Division Records // Hummus Records
Style : Sludge/Post-Metal/Doom/Post-Rock
2 grosses années après un excellent EP éponyme très remarqué car fort remarquable, les montagnards d’Ø L T E N (ils sont originaires du Jura suisse) ont livré au printemps 2015 leur tout premier album long-format au visuel assez… inattendu (quand on connaît l’humour des gaziers, on comprend mieux) mais au contenu déjà plus en accord avec ce que l’on pouvait attendre des helvètes. Soit un mélange de sludge et de post-rock aux effluents doom, le tout flirtant régulièrement avec les rivages d’un post-metal du plus bel éclat. On ne pouvait décemment passer à côté de la bestiole.
Un album sobrement baptisé ‘Mode’ et livré par le biais des toujours excellentes structures locales que sont Division Records et Hummus Records et de surcroit de plus en plus souvent impliquées ensemble dans les mêmes co-productions… ; après avoir été soigneusement produit au sein du Studio Mécanique de La Chaux de Fond par Julien Fehlmann (Dirge, Kehlvin, Kruger, The Ocean, Unfold…), en clair un éminent spécialiste du genre. Pour un résultat qui vient dès les premiers instants déflorer les enceintes avec un « Bözberg » à la fois lourd et obsédant, parfois tellurique et d’autre fois plus aérien. On valide.
La suite, si elle se montre avare en réelle surprise, compense largement par une efficacité brute qui prend tout son sens dès lors que l’on pousse un peu le son et que l’on prend le surpuissant « Mamü » en sur le crâne. Une production que l’on pourra aisément qualifier d’énorme pour un son qui met en relief le riffing de mammouth des bûcherons suisses, un groove titanesque et une écriture qui mêle à la perfection motifs post-metal/sludge et esquisses plus ou moins (post) rock. Toute en force, quasi exclusivement instrumentale et distillant de bout en bout des ambiances résolument immersives (« Ogna ») sans jamais sacrifier à ce côté rouleau compresseur qui fait sa signature.
Quasi ‘exclusivement’ parce que le groupe a également choisi de faire appel à un guest vocal pour changer un peu sa formule sur l’implacable « Gloom ». Et quitte à inviter quelqu’un, autant se payer les services d’une pointure en faisant venir Tomas Liljedahl (ex-Breach, The Old Wind tout de même), le temps de quelques dix minutes de grosse fessée aux émotions déchirées. Et toujours appuyées par ces guitares très lourdes qui sont la marque de fabrique de cette fracassante mécanique sonore qu’est celle d’Olten (« Güdel »). Saignante et rudement burnée.
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