Label : Black Dune Records // Rise Records
Style : Rock
A peine six petits mois après la sortie d’un EP éponyme qui compilait du très bon mais aussi du ‘un peu moins bon’, le super-projet rock au casting quatre-vingt six étoiles Gone Is Gone – soit Troy Sanders (Mastodon, Killer Be Killed), Troy Van Leeuwen (ex-A Perfect Circle, Failure, Enemy, QOTSA, etc…), Tony Hajjar (At The Drive-In, Sparta) et le compositeur de musique de films Mike Zarin – passe la seconde en livrant son (déjà) premier album intitulé ‘Echolocation’ à nouveau par le biais de Black Dune Records, soit la propre ‘marque’ du groupe, adossée à l’écurie Rise Records, poids lourd du genre outre-Atlantique (At The Drive-In, Hacktivist, The Devil Wears Prada…).
Un album forcément attendu au tournant, autant par ceux qui avaient adoré l’EP que ceux qui l’avaient trouvé décevant et qui – disons le tout de suite – ne va pas forcément départager les deux camps. Parce que cet ‘Echolocation’ est pour l’inconditionnel de rock organique et un peu inventif la quasi quintessence d’une musique à la fois ambitieuse, ténébreuse et qui possède une qualité que l’on ne trouve que trop rarement : celle de prendre le risque de parfois être à la limite de l’ennuyeux pour invariablement retomber sur ses riffs et se révéler passionnant (« Sentient »). Parce qu’entre rock alternatif lourd (« Gift »), riffing obsessionnel qui ne masque pas toujours le fait que le groupe n’aille pas toujours au bout de ses idées créatives (« Resurge ») et une très légère tendance à user de quelques effets de manche certes formellement bluffant mais parfois inutiles (« Ornament », « Colourfade » ) au beau milieu de morceaux de bravoure qui claquent dans les écoutilles bien comme il faut (« Pawns »), le groupe parvient à briller de mille feux.
On l’a compris, avec cet ‘Echolocation’ : Gone Is Gone ose beaucoup et surtout s’évite l’écueil de jouer la facilité en se reposant sur les acquis que présupposait le background rock des (excellents) musiciens composant son line-up. Mais parfois, il lui manque ce petit supplément d’âme, cet éclair de génie que l’on attend et qui ne vient pas toujours pour nous faire succomber (un « Dublin » un peu fade) ; mais que le super-groupe parvient à compenser par un savoir-faire quasi irréprochable de bout en bout et une production cinq étoiles (la pépite « Roads », « Slow Awakening »…), ce qui permet ainsi d’éviter de laisser l’auditeur sur les quelques faiblesses entrevues ci et là tout au long de l’album pour ne garder que l’essentiel. Soit ses évidentes qualités ; et voilà où l’expérience comme la maîtrise des musiciens qui savent composer aident pas mal, voire considérablement.
Quelques petites déceptions, une grosse dose de rock incandescent et surtout une recherche d’inventivité régulière, des titres qui raflent la mise avec une paire de 2 quand tout le monde s’attend à une quinte flush, les Gone Is Gone savent parfaitement ce qu’ils font et même si on termine l’album en se disant que les membres du groupe ont sans doute terminé d’explorer leur concept (« Fast Awakening » ou « Echolocation » n’évitent pas quelques redondances et déjà le… « déjà vu »), la petite douceur qu’est « Resolve » vient très joliment contredire cette impression naissante. Parce qu’encore une fois, les Américains se rattrapent aux branches au moment où ils pouvaient trébucher : un peu au bluff parfois, plus souvent au talent surtout.
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