Label : Autoproduction

Style : Stoner-Rock/Fuzz

Huit titres qui claquent dans les enceintes comme s’il ne devait jamais y avoir de lendemain, un riffing saignant qui gicle sur les amplis sans jamais s’arrêter, des hectolitres de fuzz qui s’écoulent sur la platine et un mot d’ordre : carboniser les amplis. Et l’assistance avec (oui parce qu’en live, on vous promet déjà une fessée maison). Voilà en quelques lignes le programme imposé par les rockeurs suisses de Dog Days qui s’offrent avec « Saluki » le meilleur lancement d’album des cinq dernières années dans cette catégorie. Ladite catégorie d’ailleurs ? Stoner-rock fuzzy qui déboîte une épaule. Merci au-revoir.

Pour ceux qui seraient quand même restés jusque-là, on va préciser les choses en prévenant que celui qui arrivera au terme de l’écoute de ce premier titre des Dog Days prend le risque d’en devenir addict. Production maousse, guitares véloces et section rythmique démoniaque, le trio défonce les cloisons auditives et impose déjà sa griffe. En seulement 3 putains de minutes et 41 secondes royales. Ah oui, petite précision : il n’y a pas de chant mais on s’en cogne royalement en fait car la suite envoie autant de cool nettoyer la tuyauterie. De ce « Shiva » qui transpire le groove torride et la rocaille à « Malamute » résonnant comme un vibrant appel au désert largement appuyé par cette mécanique instrumentale qui tape invariablement dans le mille.

Terrassée par une chaleur écrasante, la suite (cf : l’imparable « Broholmer ») ne va pas vraiment changer la donne. Et les Suisses de continuer à envoyer du rock pur et dur par palettes entières sans jamais donner l’impression de se répéter (ce qui étant un peu l’écueil évident de ce type de l’album). Pire, ils nous donnent constamment envie d’y revenir encore et encore sans jamais pouvoir en sortir, ce en jouant de la légère répétitivité de leurs motifs mélodiques, soit un joli coup de maître en la matière. Et comme le groupe a également plutôt réussi son affaire question atmosphères (« Hovawart »), on valide et plutôt deux fois qu’une… tout du moins en attendant la prochaine cargaison de riffs nucléaires.

Laquelle ne tarde pas trop et déboule avec un « Lancashire heeler » en fusion et encore une fois armé d’un feeling démentiel, avant que les deux dernières pistes de l’album ne viennent terminer le travail et achever les derniers réfractaires. Si on arrive à en trouver deux/trois… genre des allergiques au rock bien couillu et particulièrement bien fuselé. Qui vont forcément succomber à « Kyi Apso » (ce batteur qui y va gaiement niveau frappe bien sèche joue les métronomes d’élite) avant le final et une petite ballade (« Komondor ») au cœur d’un océan de dunes perdues au beau milieu de terres presque désolées. Presque car elles se révèlent habitées par une pointe de psychédélisme bienvenu, histoire de terminer en douceur (relative) un album par ailleurs à conjuguer au presque parfait.

Solaire donc, brûlant (d’où son titre) aussi, mais surtout sévèrement burné et impérial.

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A propos de l'auteur

Big boss/grand-mamamushi, God(e) ceinture et mite en pull-over. (je fais aussi le café et les photocopies)

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