Label : Division Records
Style : Dream-pop/Dark-Folk/Indie/Trip-Hop
Il n’y a pas que le gros hard qui tâche chez nos voisins suisses mais aussi de temps à autre les petites douceurs indie alternatives qui viennent caresser nos membranes auditives pour les emmener dans des territoires musicaux plus ou moins vierges et souvent propre à l’évasion des sens. On pense notamment à The View Electrical remarqué dans nos pages au cours des deux dernières années… voici maintenant dIVA, un trio évoluant dans des sphères musicales mêlant dream-pop et dark-folk indie avec une vraie dimension trip-hop du plus bel éclat. Un peu comme si Chelsea Wolfe et Portishead flirtaient en étant chaperonné par Massive Attack.
Projet né en 2013 suite à la rencontre artistique de Pierre-Emmanuel et Lisa-Marie : deux musiciens qui se découvrent alors des intérêts musicaux communs et une envie partagée de transcender leur vision de la musique pour l’emmener vers quelque chose offrant un regard neuf et proposant une réelle évolution créative. Une alchimie rapidement trouvée que les deux artistes mettent à profit pour écrire leurs premières compositions avant que le hasard – à nouveau – les amènent à croiser la route de Marc, producteur et designer sonore qui rejoint alors le projet, l’emmenant de fait dans une nouvelle direction artistique. Un album était initialement envisagé : ce seront finalement deux opus qui verront le jour, sous la forme d’un diptyque discographique dont les volumes verront le jour à deux années d’intervalle.
Le premier d’entre eux-, intitulé ‘SOL‘ sort donc en LP et digital via leurs compatriotes suisses de Division Records, d’ordinaire plus habitués à donner dans le hard qui bucheronne (cf : Impure Wilhelmina, Kehlvin, Unfold…) mais qui ne sont donc pas fermés à l’éclectisme musical… et prend la forme d’une voyage en cinq épisodes à travers les corps astraux. Cela par le biais d’une musique qui emprunte tant à la dream-pop la plus planante qu’à un trip-hop insidieusement lancinant. Quelques incursions sur les terres brûlées de la dark-folk et du drone font du mélange final un composite sonore à l’efficacité redoutable qui renvoient aux thèmes abordés dans les paroles, en rapport direct avec les planètes dont elles sont inspirées (de l’inaugural « Mercure » au terminal « Mars » en passant par « Venus » puis « Terre »), se déploient comme autant de métaphores à la sombre richesse, invitant à un voyage introspectif dont personne ne sortira indemne.
On s’abandonne ainsi à ces compositions originales et tortueuses, envoûtant et ténébreuses, où le talent et l’inspiration de leurs géniteurs brille tel une étoile dans les abysses les plus reculées de la galaxie, sans manquer de marquer leurs influences d’une élégante révérence, ce sans jamais verser dans le redite et en s’autorisant toutes les expériences. ‘SOL’ est à ce titre une petite météorite du genre, où des genres qu’elle convoque au sein d’un même espace expression, avec une petite dimension indie-rock lourd et électronique mais velouté et sensuel qui lui donne un intérêt accru (le très beau « Lune »…). Fatalement, on attend maintenant la suite avec une impatience non feinte.
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