Label : Moment Of Collapse.
Style : Ambient/Post-Rock/Post-Metal
Projet relativement récent (il a vu le jour courant 2004) et dont les membres sont éparpillés aux quatre coins de l’Europe entre Allemagne, Belgique ou l’Espagne, Cataya est l’une des nombreuses pépites dénichées ces dernières années par l’écurie Moment Of Collapse (Alaskan, Black Table, Cranial, Meraine, Milanku, Red Apollo, etc.) et qui, avec ce premier effort baptisé ‘sukzession’, démontre de très solides aptitudes en matière de post-rock/ambient/post-metal organique, volatile et exclusivement instrumental du début à la fin. Ce qui n’empêche à aucun moment le groupe de briller de mille feux tout au long des quatre titres composant cet effort inaugural aux pistes relativement longues (toutes durent entre 9 minutes et 13’30), amples, épiques et aventureuses.
Quatre compositions donc et dès les premières secondes de la première d’entre elles (très classe « cumbre en niebla ») l’impression que le groupe sait parfaitement où il va et comment s’y rendre. Ce malgré l’écueil inhérent au caractère totalement instrumental de sa musique. Sans doute parce qu’au-delà des clichés supposés par l’appartenance du projet à la mouvance ambient/post-rock/post-metal, le groupe parvient à développer des constructions sonores habiles et envoûtantes, appuyées par des motifs harmoniques particulièrement élégant et un sens aigu de la mélodie (« Sombre sommeil »). Le tout avec pour résultat des morceaux à la beauté naturelle éclatante et aux finesses qui se révèlent les uns après les autres au fil des écoutes répétées de ce ‘sukzession’.
Parce que si l’album ne nécessite pas forcément de s’y immerger encore et encore afin de le comprendre, il est sans doute préférable de plonger en son sein plusieurs fois afin d’en saisir toutes les finesses et autres subtilités dissimulés par le groupe. Ne serait ce que lorsqu’il distille des textures sonores se nourrissant des différents backgrounds de ses membres – et donc autant de sensibilités – qui font de Cataya autant un « vrai » groupe au sens strict du terme qu’un projet que l’on devine protéiforme et multifacettes (« Ascended from the depths »). Ce qui par contre, n’enlève rien à l’homogénéité parfaite de l’album, sans doute arce que les musiciens ici présents ont su trouver la cohésion artistique garantissant l’équilibre absolu du résultat (« tal sperre »). Intense d’un strict point de vue émotionnel et fascinant en termes de création propre.
Six musiciens composent Cataya (Timo, Mike, Marion, David, Fred et Sam), dont on ne sait quasiment rien de plus, toute la place ayant été laissée à la musique et à elle seule (ce qui reste l’essentiel, n’en déplaise à certaines formations insistant un peu trop sur l’image histoire de jouer sur les apparences). Et c’est aussi donc là tout l’intérêt du projet. Ne pas trop en savoir et ainsi se focaliser sur ce qui compte, à savoir la douceur des mélodies fugitives, les progressions instrumentales d’une partition qui peu à peu gagne en corps et en caractère, la puissance narrative de cette visite des montagnes russes sonores à laquelle le groupe nous a convié…. Et force est de reconnaître le résultat valait largement les détours effectués et autres sentiers escarpés arpentés. Car si l’on accepte de s’abandonner complètement à ce ‘sukzession’, le plaisir que l’on en extrait s’en retrouve largement démultiplié.
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