Label : Erased Tapes
Style : Néo-Classique/Electronica
A quelques jours près trois années après avoir commis un merveilleux effort solo inaugural (‘Gravity’ sorti par le biais du label Ad Noiseam), le compositeur, sound designer, remixeur et producteur allemand Ben Lukas Boysen remet le couvert avec un deuxième album, toujours sous son propre patronyme mais en ayant au passage changé de maison de disques. Exit Ad Noiseam, le Berlinois a rejoint il y a quelques mois les rangs du toujours excellent Erased Tapes (A Winged Victory For Sullen, Olafur Arnalds, Nils Frahm, Rival Consoles…) via lequel paraît ce ‘Spells’ présentement décrypté (au passage on notera que la structure anglaise en a profité pour livrer une réédition du toujours aussi magistral ‘Gravity’.
Un deuxième opus solo dans le registre qui est le sien depuis quelques années, à savoir un mélange de musique néo-classique, moderne et d’electronica satiné : le sculpteur de sons allemand dépose encore une fois sur la platine de petits bijoux d’élégance raffinée. Entre arrangements veloutés, mélodies euphorisantes serties de petites douceurs finement ciselées et production parfaitement soignée, celui qui a pour l’anecdote fait son background musical dans les sphères Dubstep, IDM et industrielles sous le pseudo de Hecq ce pendant une dizaine d’années avant de changer de style et de s’orienter vers quelque chose de plus intimiste, cinégénique et classieux, fait ici des merveilles.
Piano aux accords obsédants, petite ligne mélodique à cordes pincées, le tout est toujours exclusivement instrumental et c’est aussi ce qui fait la saveur infinie de la musique de Ben Lukas Boysen. Laquelle se suffit clairement à elle-même au fur et à mesure qu’elle instille des panoramas éthérés dans la psyché de son auditeur fatalement conquis par ce « Sleepers beat theme » enjôleur et ténébreux. Ou juste quelques secondes plus tard avec un « Golden times I » qui semble scintiller dans l’atmosphère, sa pluie de notes dansant légèrement tout autour de nous afin de nous faire invariablement succomber, avant que le violon ne nous emmène de nouveau vers des hauteurs émotionnelles insoupçonnées.
Le duo clavier/cordes fait des miracles, la réapparition d’une électronique plus profonde apporte une nouvelle dynamique, un caractère parfois plus épique à la musique de celui qui est désormais un véritable compositeur à part entière, sans doute un futur grand de la bande-son cinématographique lorsque celui-ci aura achevé sa mue d’artiste et mis les deux pieds dans le 7e Art. En attendant, ce Ben Lukas Boysen-là continue d’éblouir avec ses créations (« Nocturne 4 », sublime « Keep watch »), sans jamais donner l’impression d’être à courts d’idées. ‘Spells’ est de fait un véritable recueil d’offrandes sonores à la beauté rarement égalée à ce niveau de classe (« Golden times 2 », « Selene ») et accessoirement – même si on le savait déjà – la confirmation du talent (très) rare d’un compositeur plus que surdoué.
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