Label : Eastrain Records // IFB // Dingleberry records and distribution // 59SRS // Rakkerpak Records // Mosh Potatoes // Rubaiyat Records // Rip Roaring Shit Storm Records // Insonnia Lunare Records // Cheap Talks // Icore Produzioni // Longrail Records
Style : Hardcore/Crust/Metal/Punk/Grindcore
Il y a des groupes comme ça qui ne perdent ni de temps, ni ne mettent de gants pour nous faire pénétrer leur univers. Barque est de ceux-là. Soit ici une sorte de créature hybride batardisée dans le Nord de la France (d’où sont originaire les gaziers) – ce qui mœurs locales obligent, peut expliquer bien des choses – à ranger quelque part entre les cultissimes Botch, le Converge (tout aussi culte…) d’il y a quelques années et le Ken Mode de maintenant. Le tout avec un petit zeste à aller chercher du côté d’Amen Ra et Oathbreaker, soit au croisement des genres (et des gênes) entre hardcore/punk/metal éructant des hectolitres de rage brute et d’oppression sensorielle flirtant avec la mouvance crust/black bien dark et terrassante.
La démonstration en cinq petits titres, composant l’EP inaugural du groupe, sorti par toute une tétra-chiée de labels indépendants tous plus recommandables les uns que les autres et parmi lesquels on retrouve quelques noms connus de nos services (Dingleberry Records, Icore Prodizioni…) car responsables de quelques belles mandales assénées ci et là dans nos pages. Bref, en un mot comme en vingt pages, Barque fonce dans le tas d’entrée de jeu avec le brutal « Path of the Hierophant ». Lourd, agressif, sauvage, passant les tympans de son auditoire au compresseur à air, déployant une sacrée énergie, en plus d’un charisme au lance-flamme et d’un groove thermonuéclaire, les Lillois assomment la concurrence.
Un premier titre en guise de grosse fessée inaugurale, le reste pour annihiler les dernières poches de résistance après le passage du typhon. Le groupe enfonce le clou en accélérant le rythme comme un forcené avec un « Betrayed Monarch » s’offrant un démarrage pied au plancher façon grindcore panzer des familles, avant de marquer l’assistance au fer rouge à coups de riffing brontosaure et de gangvocals qui éparpillent les tympans comme les neurones façons sport aux quatre coins du studio. On l’a compris : en deux petits titres seulement, Barque a déjà frappé fort. Très fort. Mais comme ces gaziers-là aiment faire mal, ils ne vont clairement pas s’arrêter là.
Habités par l’énergie du désespoir, habité par une furieuse envie d’en découdre, d’une rage qui ne demande qu’à éclater encore et encore des arcades sourcilières puis déplacer des vertèbres cervicales, les Nordistes la jouent hardcore-rock bien lourd avec un « Mountain Snakes » cinglant, féroce, animal ; avant de laisser leurs instincts prendre le dessus sur un « Absalom » en roue libre et aux accélérations death/grind qui laissent l’auditeur hagard, chancelant, encore sous le coups de ce qu’il vient de se prendre en travers de la figure… sauf qu’il y a encore un dernier titre en encaisser. Et non des moindres puisque le très bien nommé « Torments » déboule en mode « expédition punitive » finir le travail. Sans pitié ni concession.
Implacable.