Label : Basement Apes // Throatruiner Records

Style : Hardcore/Noisecore/Black-Metal

De Plebeian Grandstand, terreur du hardcore (avec un peu de noise, de mathcore et de black-metal dedans) hexagonal depuis une petite dizaine d’années avec l’EP ‘The Vulture’s Riot’ et sa poésie chaotique, l’album ‘How Hard Is Hard To Define’ et sa violence insensée ou la brutalité crue de ‘Lowgazers’. Entre-temps le groupe avait également commis quelques méfaits à plusieurs avec les Suisses de Cortez ou les Américains de Bone Dance et Divider au détour de deux splits collaboratifs ce avant de témoigner une nouvelle fois de son amour pour le hard bien sauvage avec son troisième album long-format : ‘False Highs, True Lows’.

Le programme : brutalité crue, excès en tous genre et violence acerbe sur fond de barbarie aussi caverneuse que dissonante, de rythmiques à la frénésie aliénée et de structures aux asymétries furieusement décomplexées. Une fois passée l’intro d’usage (« Le Mal Du Siècle »), nous voici pénétrant dans l’antre de la bête, venue ses victimes expiatoires sur un « Low Empire » qui annonce la couleur. Elle sera rouge sang et placée sous le signe d’un black(metal) vicieux, distordu, malsain et sans la moindre concession (l’insidieux « Tributes and Oblivions », « Volition » et sa partition mathcore à la fois puissante et psychotique).

Sur sa forme comme dans son fond (et l’album y va vraiment), ‘False Highs, True Lows’ n’est clairement pas à mettre entre n’importe quel tympans. D’autant que lorsque l’on pense avoir identifié la menace pour notre santé mentale, le groupe en remet une couche avec ce « Mineral Tears » magnétique qui nous fait perdre tout conscience du temps et de l’espace autour de nous. Car s’il ne s’y passe pas grand chose, on sait que ce qui va rapidement s’abattre sur nos tympans ne sera pas commun. Et lorsque débarque un « Oculi Lac » carnassier, l’effet produit est clairement dans la lignée de ce dont on sait les Plebeian Grandstand capables.

Soit une véritable ode à l’oppression sensorielle, expédiée dans les tympans sous une déferlante de blast-beats forcenés, armés d’un riffing à la froideur clinique et d’une production qui lui sied parfaitement. Apocalyptique, quasi déshumanisée, elle met en relief le caractère extrêmement lancinant, languissant de ce « Tame the shape » qui sert de longue, voire interminable (une torture !) introduction au final de l’album et à un « Eros Culture » se présentant comme LE climax enragé de ‘False Highs True Lows’. Un ultime déferlement de haine verrouillée par une maîtrise formelle étourdissante et une esthétique clairement étudiée baignant dans une atmosphère particulièrement viciée.

Pour un résultat à la fois féroce et glaçant, millimétré et terrassant. HARD.

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A propos de l'auteur

Big boss/grand-mamamushi, God(e) ceinture et mite en pull-over. (je fais aussi le café et les photocopies)

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