Label : Denovali Records

Style : New-Jazz/Math-Rock

4 petits morceaux pour un gros quart d’heure de musique et une énorme claque. Encore une en provenance de chez Denovali Records (comme souvent avec la maison de disques allemande si prolifique depuis des années). En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, le trio Mouse on the Keys expédie ses quatre torpilles soniques dans les écoutilles, distillant son ébouriffant cocktail de jazz/fusion/hip-hop/math-rock histoire de mettre tout le monde d’accord. Oui c’est expérimental mais pas trop, très accessible pour qui a les tympans un tant soit peu exercé, non ce n’est jamais démonstratif mais par contre excessivement virtuose, mélodique, rythmé et tout simplement brillant. Voilà, pourrait s’arrêter là avec cet EP réédité en 2010 mais sorti à l’origine en 2007 via les locaux de Machu Picchu Industries… Mais non. Il y a tant à dire sur ces nippons volants.

« 最後の晩餐 » (« Saigo no bansan »), joue sur les variations et ruptures de rythme, ralenti, accélère le tempo, jongle avec les codes d’un nu-jazz contemporain libre et élégant, façonné, assemblé et interprété avec une maîtrise affolante. Mouse on the Keys exécute ses titres avec une précision redoutable et une maestria assez bluffante à ce niveau. Batterie virevoltante (le mec est un monstre de technicité), pianos qui viennent faire contrepoints, le tout emballe une mélodie enflammée… pour un résultat à la fois épique, foudroyant et implacable. On les sent amoureux du jazz sous toutes ses formes, mais le batteur le confesse lui-même en aparté, il joue du hardcore (et revendique du reste l’influence qu’a eu sur lui la scène post-hardcore américaine des 90’s).

Véritablement atypiques, pures techniciens autant que véritables compositeurs, ces trois Japonais s’amusent avec les styles pour mieux en exploser les dogmes et ainsi produire une musique unique en son genre et qui ne puisse décemment laisser indifférent. Particulièrement percussive et marquée par un groove hip-hop tonitruant, « Toccatina » est une pépite de créativité, placée aux confluents de mille influences musicales quand « RaumKrankheit » explore le versant le moins accessible du groupe. Plus expérimental, labyrinthique, le trio y incorporant des cuivres afin d’accentuer son côté hors-norme, avant de conclure sur « A sad little town ». Un titre plus classieux dans la forme comme dans le fond pour lequel le trio revient à ce qui a fait toute l’élégance du morceau d’ouverture de ‘Sezession’.

Magistral.

Site Officiel // Facebook // Shop

A propos de l'auteur

Big boss/grand-mamamushi, God(e) ceinture et mite en pull-over. (je fais aussi le café et les photocopies)

Articles similaires