Label : 5Feet Under Records / Dischi Bervisti / Shove / Icore Produzioni / Dingleberry records and distribution / Rip Roaring Shit Storm Records / Epidemic Records / Indelirium Records / Drown Within Records / ToTeN ScHwAN records / Cave Canem D.I.Y. / Assurd Records / Insonnia Lunare Records / Martire Records
Style : Hardcore/Crust/Punk/Metal/Mathcore
On a beau parler sans cesse de « crise » dans le milieu de la musique (et encore un peu plus pour ce qui concerne la sphère « indépendante »), mais en termes de créativité pure, tous les pays ne sont certainement pas logés à la même enseigne. Et pour le cas qui nous occupe aujourd’hui, à un strict point de vue artistique, ce beau pays qu’est l’Italie est particulièrement bien loti. On pense aux Ufomammut, Amia Venera Landscape, Zu, Fall Of Minerva, Winter Dust et autres Zeus !, le pays regorge de talents bruts qui ne demandent qu’à être exportés massivement (cela commence cela dit).
La preuve une fois encore avec les vénitiens de Zeit, composés d’ex-membres de plusieurs formations du cru relativement méconnues (As The Sun, Anbruch, 400 colpi…) et ferraillant dans un registre hardcore/crust/punk matiné de mathcore velu et de post-hardcore sérieusement métallique. Un groupe qui avec son tout premier album ‘The World Is Nothing’ sorti en 2015 et en CD, LP & Digital par le biais de toute une flopée de structures indé dont quelques unes assez connues de nos services (Dingleberry Records & Distribution, Icore Produzioni, Shove Rcs, etc,…) aligne sur la platine une dizaines de torpilles sonores aussi cinglantes que bien sulfureuses (après tout, on est italien ou on ne l’est pas).
Réédité quelques mois après sa sortie initiale (il s’était retrouvé sold-out en trois petits mois seulement), l’album a permis au ‘jeune’ groupe – formé en 2014 – et auteur d’un très court EP de deux titres dans les semaines qui ont suivi sa mise en action, de tourner avec quelques petites pointures de sa catégories (on pense à Gnarwolves, Trash Talk, leurs compatriotes de Fall Of Minerva ou Wolfbrigade) ce qui vous pose un statut que les Zeit confirme en quelques titres. Production qui sonne très cru, titres exécutés l’écume au coin des lèvres, tout en furie et avec l’énergie du désespoir, on le comprend d’entrée : ça va être la grosse bagarre en témoigne l’inaugural « World and distances ».
Riffing destructurés (« Weaving »), saccades hardcore, frénésie rythmique à tous les étages (« Distance and difference »), incisions auditives et férocité brute, les Italiens mettent leurs trippes sur la console de mix et ne font pas dans la demi-mesure dès lors qu’il s’agit d’aller à la castagne. Et même si on a droit à une brève petite respiration (« Disguised ») le temps de reprendre un peu ses esprits, Zeit en remet une grosse couche quelques instants plus tard sur « Chasing the void » ou « Tautologies ». Peu importe alors qu’il y ait une certaine redondance voire un peu de répétitivité dans leur travail (« Lack of Parts », « No Conceptions »), ces 4 Latins bien énervés parviennent à trouver leur voix dans un registre chaotique pour le moins viscéral (« The Walls Of The World », « Past Meanings »).
On valide.
