Label : Ad Noiseam (2014)
Genre : drum’n’bass/électronique/industriel
Du Bushido au cocktail drum’n’bass/électronique/indus, il y a plusieurs mondes d’écart mais le duo MachineCode s’en affranchi ici avec son quatrième album sobrement baptisé ‘Samurai’, paru par le biais du toujours impeccable label Allemand Ad Noiseam. Soit LA pointure européenne en matière de musiques électroniques au spectre toujours plus élargi qu’il n’y paraît. Ici présent, celui-ci est assez clairement identifiable et la paire Dean Rodell / Tim Eliott (Current Value) distille tout au long des douze pistes que recèle le disque (pour 70 minutes de musique tout de même) une impressionnante collection de torpilles soniques qui, dès les premiers secondes, prennent l’auditeur à la gorge en lui imposant leur griffe indus à la rythmique fracassante (« It’s time », « Wires »).
Une mécanique formellement imparable, des atmosphères cliniques qui emmènent au bord de l’aliénation mentale (« Gatling ») et une intensité qui résonne physiquement à travers le corps (« Seraphic », « Headphone Eden »), le ‘Samurai’ de MachineCode s’empare autant du physique de son auditoire que de sa psyché. Entre-temps, le duo s’ouvre aussi à des collaborations en faisant intervenir un MC (Coppa, déjà entrevu avec MachineCode et d’autres spécialistes du genre sur le projet Underhill, lui aussi hébergé chez Ad Noiseam) pour « Urban drum » ou Balkansky (lui encore affilié à la maison de disque allemande) sur un « Labyrinth » aux effluves sonores aussi narcotiques que nébuleuses.
On se perd, on s’abandonne délibérément dans l’œuvre de la paire Rodell/Eliott et leurs architectures électroniques savamment étudiées, avant de se faire de nouveau secouer par la maîtrise percussive de « Mining ». Mais là où le projet excelle en prenant le risque de sortir de sa zone de confort, de briser ses propres limites, c’est lorsqu’il développe des atmosphères immersives (« City lights ») même si toujours imprégnées de ce background glacial et robotique qui est le sien depuis la première piste de ‘Samurai’. Ce qui n’empêche aucunement MachineCode, d’emmener l’assistance dans un univers futuriste exploitant encore un peu plus la richesse de son œuvre avec le morceau-titre de l’album ou « Red nova » et leurs résonnances Sci-fi. Détonnant et un énième joli coup signé Ad Noiseam.
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