300 titres pour 30 ans d’activisme tous azimuts : la maison de disque digitale et plateforme artistique communautaire Atypeek Music met cette année les petits plats dans les grands et dévoile en exclusivité (et en intégralité) dans la suite, un nouveau volume de sa compilation massive qui en comprendra au total douze. Soit dans l’immédiat et pour ce mois-ci quelques vingt-cinq titres pour plus de deux heures et demi de musique(s) sélectionnées par le label qui, depuis ses origines en 1988 (alors Go Get Organized) jusqu’à sa renaissance digitale en 2012 sous le nom que l’on connait désormais, fonctionne un peu à la marge de l’industrie.
Éternel défenseur des cultures souterraines, enfouies mais bien vivantes, toujours en dehors du cadre, Atypeek lutine aussi bien du côté du design que de la communication, sort un magazine numérique culturellement touche-à-tout de manière plus ou moins aléatoire [note : dans lequel Score A/V publie des articles régulièrement] et peut s’enorgueillir de distribuer un catalogue d’un peu plus de trois cents références (d’où le titre de la compilation, CQFD) signés par une centaine d’artistes. Des plus anciens (Condense, Cut The Navel String, Doppler, Enablers, Double Nelson, Fall Of Because, Table), à ceux relativement récents (A Shape, Kai Reznik, Membrane, Mia Vita Violenta, Milkilo, Noyades, Time To Burn…), affiliés ou non à un label partenaire (BeCoq, Gaffer Records, SK Records, …), la plateforme s’offre ainsi un petit survol d’une belle tranche d’histoire sonore non-conformiste, furieusement indépendante, continuellement sans concession.
Tout ça pour 2h40 de parenthèse musicale éclectique, vive et obsédante, au détour de laquelle on découvre et/ou retrouve des groupes indé, rock, noisy, stoner et expérimentaux comme Enablers, Heliogabale, Queen Elephantine, Sisygambis ou Stoned Diplodocus en passant par le gros hard de Neige Morte…
